Sara la noire

Gianni Pirozzi est avant tout travailleur social : accueil pour demandeurs d’asile, accompagnement de familles Roms, bénévole pour la Cimade au service régularisation des sans-papiers, relogement de familles étrangères qu’elles soient à la rue, en squat ou en caravane…
Il refuse, tout en persistant et signant, d’être un écrivain salarié de sa plume.
Chroniqueur et collaborateur à de nombreux périodiques, depuis 2005 il écrit des chroniques culturelles.
En 2001, avec Romicide (Coop Breizh), il obtient le Prix du premier roman SNCF.
Le peuple Rom lui est cher, il sera au cœur de son troisième roman, Le Quartier de la Fabrique (Rivages, 2009) avec son personnage Rinetti, qui avait vu le jour dans Romicide avant de réapparaître dans Hôtel Europa (Rivages, 2004) et qui à l’époque était aux prises avec des membres de l’IRA.
Là encore, sa plume se nourrit de son expérience.

Sara la noire
(Rivages)

Guillermo est un flic, mais un peu à part dans l’hexagone, c’est un flic d’origine gitane.
Depuis sept ans, il a juré de retrouver le corps d’une gamine disparue, de la ramener à sa famille, là-bas, en Camargue.
Chaque Noël, le jeune policier appelle les parents de la petite Gitane pour leur dire qu’il ne les oublie pas.
La base de l’intrigue ne vas pas plus loin, mais c’est ce qui va lier entre eux plusieurs éléments entraînant une véritable spirale de violence : drogue, prostitution, meurtre, chantage, séquestration… le style, sec et brutal, est impressionnant de précision, les coups portent.
Ce flic déraciné sévissant désormais sur Paris n’est plus qu’un pourri, dont la seule rédemption possible ne peut être que de résoudre cette enquête ouverte des années plus tôt, car même ceux qu’il aime, il les détruit.

Histoire de policier sentimental, de drogues à Barbès, d’amour à mort avec une prostituée, de promesses impossibles à tenir et de vengeances infinies, Sara la Noire est un bel hommage au roman noir.
L’auteur pratique la documentation méticuleuse et l’écriture poétique.
Un mélange curieux et réussi, pour une histoire de perdants.
Inévitablement.

Télérama

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