Le destin d’un poète

« Ce sont ces notes que j’ai retrouvées il y a une vingtaine d’années.
Je les ai à côté de moi, sur mon bureau.
Elles sont encore imprégnées de l’odeur de vieille maison.
J’avais cru alors qu’elles concernaient ce roman que mon père m’avait dit avoir détruit après la guerre.
Je me trompais.
À présent que j’ai lu La marche à l’étoile, je comprends qu’il s’agissait d’un projet plus ancien, d’avant-guerre, comme d’ailleurs tous les poèmes achevés ou en gestation au milieu desquels ces notes se trouvaient. »

Voici l’histoire vraie d’un écrivain rendant justice à son père qui, pris dans les mouvements contraires de l’Histoire, des années trente à la Guerre qui le conduira en captivité, fut empêché de le devenir, en dépit d’une solide vocation et d’un travail certain.

Le fils publie ici le roman demeuré inédit de son père, avec lequel il dialogue par échos, souvenirs, réflexions tout en se tenant à bonne distance du commentaire critique.

Il mêle sa voix claire à celle un peu désuète du roman qu’il sauve de l’oubli, il entraîne le lecteur du récit de fiction au récit de filiation et, loin de se cantonner à une exercice purement littéraire, il accomplit un geste d’amour et de reconnaissance.

Éditions Le temps qu’il fait

Jean-Yves Laurichesse

Photo: Michel Dieuzaide

Site Web

Jérôme Garcin a consacré son Coup de cœur du Nouvel Observateur à Place MongeLes pas de l’ombre et Les brisées, et un compte rendu à Un passant incertain.
Jean-Pierre Ferrini a fait le portrait de l’auteur dans La Nouvelle Quinzaine littéraire.

Jean-Yves Laurichesse est né à Guéret (Creuse) en 1956.
Il vit aujourd’hui à Toulouse, où il est professeur émérite de littérature française à l’Université.
Il a publié plusieurs essais et ouvrages collectifs, ainsi que de nombreux articles, sur le roman du XXe siècle (Jean Giono, Claude Simon) et sur le roman contemporain.
Son dernier essai est paru en 2020 sous le titre Lignes de terre. Écrire le monde rural aujourd’hui (Lettres modernes Minard/Classiques Garnier).

Il a également publié depuis 2008 sept romans aux éditions Le temps qu’il fait, dirigées par Georges Monti.
Côté autobiographie, Place Monge (2008), Les pas de l’ombre (2009) et Les brisées (2013) explorent une mémoire familiale et personnelle à partir d’archives, de récits, de souvenirs.
Côté fiction, L’hiver en Arcadie (2011), La loge de mer (2015), Un passant incertain (2017) et Retour à Oppedette (2021) sont des récits de quêtes, à travers des lieux jalonnés de signes et d’images, ouvrant sur le passé.
Mais ces deux pentes de l’écriture, distinguées par commodité, ne cessent en réalité de se faire écho.
Dans un registre un peu différent, il a publié aux Ateliers Henry Dougier, maison créée et dirigée par le fondateur des éditions Autrement, deux romans inspirés par la vie et l’œuvre de Bruegel l’Ancien: Les chasseurs dans la neige (2018) et Les noces rouges selon Bruegel (2022).

Il a reçu plusieurs distinctions littéraires:

  • le prix littéraire de la Ville de Balma en 2009 pour Place Monge,
  • le prix ARDUA (Association régionale des diplômés des universités d’Aquitaine) en 2013 pour l’ensemble de ses livres,
  • le prix Jean Morer (Vendanges littéraires de Rivesaltes) en 2017 pour Un passant incertain,
  • le prix Jean Monnet des Jeunes Européens (Festival Littératures européennes de Cognac) en 2019 pour Les chasseurs dans la neige,
  • la Targa Jean Giono (Rotary Clubs de Manosque et de Voghera) en 2022 pour l’ensemble de son œuvre,
  • le prix ARAL (Association régionale des amis du Limousin) en 2024 pour Les réalités premières.
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