Né en 1938 dans un milieu rural, Roger Béteille est aujourd’hui professeur honoraire de l’université de Poitiers.
Géographe, spécialiste du monde rural et de l’agriculture, il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages universitaires ou grand public.
Son oeuvre romanesque, fortement enracinée en Rouergue, mais très diversifiée, est tantôt intimiste, tantôt tendue par une intrigue puissante, par une saga personnelle ou familiale.
Son roman La Pomme bleue, publié en 2010, a reçu le prix Pierre-Jakez Hélias 2011 et le prix Arverne 2012.
Le Chien de nuit a reçu le prix Cabri d’Or 2014.
Son dernier roman paru avant celui-ci était Les Défricheurs de nouveaux mondes (2015).
Les pouvoirs de Jean
(Rouergue)
Jean Pelous, éleveur, quarante ans, enterre sa mère, Séverine.
Depuis des années, ils tenaient ensemble la ferme familiale, dans ce hameau des hauteurs qu’une pente abrupte sépare de la rivière et que la modernité tarde à conquérir.
Le rassemblement familial achevé, les parents compatissants repartis, Jean se retrouve dans des lieux muets, oppressé par l’épreuve qui s’annonce : vivre seul, entouré de voisins qui lorgnent sur ses terres et n’attendent qu’une chose, qu’il renonce et quitte le village, comme tant d’autres avant lui qui ont manqué de courage.
C’est mal le connaître, sans doute, car loin de se résoudre au célibat, Jean décide de s’inscrire dans une agence matrimoniale.
Mais, alors qu’il vient de rencontrer une jeune femme, Cathy, on lui demande de soigner une jeune fille gravement brûlée.
C’est que Séverine Pelous, sa mère, avait le pouvoir de guérir le feu.
Un pouvoir que, peut-être, elle lui a transmis.
Sans imaginer où ils vont le conduire, Jean pour la première fois répète les gestes et les formules qui guérissent.
Avec le sens aigu des comédies humaines qui traverse son œuvre, Roger Béteille livre avec ce roman le portrait d’un homme que l’adversité pousse à se révéler.
Et si les pouvoirs de Jean finiront par l’emporter, ce sera au prix du doute et d’une longue lutte.