Un organisme unicellulaire dépourvu de bouche, d’estomac, d’oreilles d’yeux, susceptible d’offrir 720 sexes différents, qui pourtant voit, sent, digère, s’accouple…
Ni plante, ni animal, ni champignon, voici le blob !
Derrière ses allures d’ovni, cette espèce non identifiée promet des avancées scientifiques majeures.
En 1973, au Texas, une femme trouve dans son jardin une énorme masse jaune de la texture d’une éponge.
Appelés à la rescousse, les policiers lui tirent dessus, sans aucun effet, les pompiers tentent de le brûler mais, le lendemain, la créature a doublé de volume.
Au-delà de l’anecdote, Physarum polycephalum (son nom scientifique) semble immortel.
Coupé en morceaux, il cicatrise en deux minutes.
Ses seuls ennemis sont la lumière et la sécheresse.
Le blob n’a pas de neurones, mais se montre capable d’apprendre et de résoudre des problèmes complexes comme trouver la sortie d’un labyrinthe.
Il apparaît même doté d’une personnalité.
Dénué de membres, il se déplace.
Sans cerveau ni estomac, il parvient pourtant à maintenir un apport optimal de nutriments essentiels à sa croissance.
Le hasard a mis le blob sur le chemin d’Audrey Dussutour, spécialiste des fourmis.
Depuis, la jeune chercheuse toulousaine s’y consacre entièrement.
Le blob révèle d’étonnantes capacités.
Chacune d’elles ouvre une fenêtre sur notre propre espèce : mystère de nos origines, solutions pour prolonger notre longévité, améliorer notre nutrition.
Le blob promet aussi un traitement plus efficace du cancer, une nouvelle méthode d’apprentissage…
Il est temps de voir la vie et la science sous l’angle du blob !
(éditions des Équateurs)
Audrey Dussutour
Audrey Dussutour est chercheuse au CNRS où elle étudie le comportement des fourmis et des organismes unicellulaires.
Dans le cadre de ses recherches sur le blob, elle a vécu en Australie, au Japon et en Suède.
Elle est l’éditrice associée de trois journaux scientifiques prestigieux et a remporté de nombreux prix pour ses travaux et ses articles.