Les lignes qui suivent se veulent un récit de Toulouse par ceux qui ont couru sous les lacrymogènes ou ont abandonné leurs études pour aller s’établir en usine dans l’immédiat Après-68.
Elles racontent l’extrême-gauche pétaradante, les séjours de ses militants à la prison Saint-Michel ou les tentatives, partout, de réinventer la vie et l’amour.
Toulouse est encore la capitale de l’exil républicain espagnol.
Tout y est de poudre et de feu.
Mais à l’exception notable de Jean-Marc Rouillan, personne ne se saisit des armes qui s’y trouvent.
Les entretiens avec quarante-neuf des acteurs majeurs de ce temps de gauchisme flamboyant, c’est autant d’interprétations des mêmes faits.
Ces pages sont comme un reportage dans le temps de l’Histoire immédiate, avec ce que cela comporte d’éléments vérifiés et recoupés mais aussi de subjectivité.
Les dialogues et plans de coupe retenus ne prétendent pas à une couverture encyclopédique de la période.
Ils ont juste l’ambition de rendre compte d’un élan.
Certains acteurs de ces années flamboyantes ont disparu depuis.
D’autres ont fait savoir ne pas vouloir témoigner.
Et si l’équilibre des genres n’y est pas respecté, il est le reflet de ces années, les filles admettant avoir trop souvent laissé l’initiative politique aux garçons.
En tout cas tous insistent pour dire le bonheur qu’a été le leur de vivre ces temps qui ont changé les temps.
Gilbert Laval
Gilbert Laval, universitaire historien du mouvement ouvrier et géographe du développement,
a été 30 ans observateur des courants et chaos politiques du monde comme journaliste à Paris
et correspondant à Toulouse du quotidien Libération.
Il est aussi auteur de “Les Etelin avocats, Ne rien lâcher” (Editions Talaïa, 2016).